Histoire

Situation de géographie physique et humaine

La commune de Coublanc a la particularité d’être la commune la plus au sud non seulement du département de Saône-et-Loire mais de toute la région Bourgogne-Franche-Comté, ainsi que des territoires où le numéro de téléphone commence par l’indicatif 03.

Ses 8,76 km² s’enfoncent comme un coin dans le département de la Loire, entre Écoche, Mars et Maizilly. Le département du Rhône n’est lui-même qu’à quelques kilomètres au sud et à l’est.

Tout cela en fait un lieu limitrophe, partagé entre différentes influences : au niveau le plus proche, les Coublandis sont aimantés pour leur activités professionnelles, leurs besoins de santé les plus simples et leurs achats par Charlieu (Loire) et Chauffailles (chef-lieu du canton).

Au deuxième échelon, Roanne est un pôle beaucoup plus attractif que Mâcon : Roanne est plus proche, et n’est pas séparée par la chaîne des monts du Beaujolais et des cols à 700 mètres d’altitude. Du point de vue médical et plus anciennement religieux, Paray-le-Monial, et du point de vue administratif, Charolles, sous-préfecture, exercent aussi une certaine attraction. Enfin, troisième cercle, les Coublandis sont beaucoup plus en relation avec la métropole lyonnaise desservie par le train de Chauffailles qu’avec la capitale régionale Dijon, beaucoup plus lointaine. Du point de vue universitaire, outre Roanne et Lyon, Clermont-Ferrand présente un certain attrait. En sens inverse, c’est en priorité sur les Lyonnais que le charme campagnard de Coublanc s’exerce, bien qu’il rayonne jusqu’en Angleterre et en Californie.

Le terrain, essentiellement granitique, est accidenté : de 330 mètres au Pont des Rigoles à 567 mètres en haut du Bois Gauthay. Des hauteurs de Belmont et d’Écoche dévalent deux ruisseaux, l’Aron, qui marque en partie la frontière avec Saint-Igny-de-Roche et tout du long celle avec Tancon, et le Pontbrenon (auquel s’ajoute un ruisselet venu de la Grande Goutte). Le confluent de ces deux petits cours d’eau a peut-être fourni son nom à la commune : Coublanc viendrait de « Confluent » (comme Coblenz en Allemagne ou Conflans en région parisienne). Le village homonyme de Coublanc dans la Haute-Marne est lui aussi au confluent plus net de deux rivières.

Une autre étymologie est possible : quand on passe par l’antique route de Lyon à Charlieu par Chauffailles, on pouvait voir au sud des hauteurs enneigées, un « col blanc » par lequel il fallait passer, au pied du Bois Gauthay, pour rejoindre Cours-La-Ville. Coublanc en effet est principalement placé sur l’ubac des collines dominant les cours d’eau évoqués ci-dessus.

Histoire antique, médiévale et moderne [à compléter]

La préhistoire n’a guère laissé de traces à Coublanc.

Du temps des Gaulois, le territoire de Coublanc était déjà limitrophe, placé à la frontière de Éduens d’Autun au nord et des Ségusiaves de Feurs au sud.

Les Romains se sont implantés dans la région,comme en témoignent avec une certaine certitude des toponymes du voisinages, comme Cuinzier. Dans les années 1962, des monnaies romaines ont été découvertes du côté de la Faverie.

Au moyen-âge, l’évêque de Mâcon nommait à la cure de Coublanc.

Le village était du bailliage et de l’élection de Mâcon.

La justice appartenait au XVIIIe siècle à la princesse d’Armagnac.

Époque contemporaine

Au XIXe siècle, la commune issue de la paroisse d’Ancien Régime, désormais définie comme appartenant au canton de Chauffailles et au département de Saône-et-Loire, a fourni des soldats aux guerres de Napoléon Ier, de Napoléon III, et de la république colonisatrice. Comme dans beaucoup de campagnes françaises, l’expansion démographique a été très importante. Au milieu du siècle, le besoin se sait sentir de remplacer la petite église romane (hélas détruite à cette occasion) par une grande nef voulue par l’abbé Nobis et construite en style néo-gothique à partir de 1852 sur les plans de l’architecte André Berthier.

Nouvelle église 1852

  En 1869, cette nouvelle église,  dont la patronne est sainte Marie-Madeleine, est consacrée par Mgr Dubuis, originaire de Coutouvre et évêque de Galveston au Texas.

La foi catholique a alors beaucoup d’emprise sur les Coublandis, et de nombreuses croix sont élevées par des particuliers dans chaque hameau, souvent aux carrefours.

Vers le milieu du XIXe siècle, la population atteint le nombre maximum de 1846 habitants, logés dans beaucoup moins de maisons qu’aujourd’hui, les familles nombreuses étant fréquentes. Sur ses 875 hectares, 544 sont en céréales et cultures, 231 en prairies, 74 en bois, 26 en vignes. Aujourd’hui, les prairies et les bois (avec la culture intensive du douglas) ont pris beaucoup plus d’importance.

Comme dans tout le canton, la population de Coublanc, composée traditionnellement de « laboureurs, artisans et marchands » (en fait des éleveurs vendant leurs bêtes sur des marchés) se met intensivement au travail de la soie et du coton soit dans de petites usines, soit sur des métiers à tisser familiaux : d’où la construction de nombre de « cabines »  attenantes aux maisons.

L’ouverture de Coublanc sur le monde passe aussi par le rayonnement de missionnaires enfants de la commune : le père Jules Dubuy, né au Bois Gauthay, « apôtre » de la Papouasie, où son nom est encore donné comme prénom à des nouveaux-nés, le père Augustin Auclair, d’une famille de la Masoierie, qui exerça son ministère aux îles Gilbert (aujourd’hui république de Kiribati), les frères maristes Joseph Barriquand, d’une famille de la Raterie, instituteur près de Montréal puis directeur de collège près de Boston (Massachussetts), et Claudius Jacquet, de Montbernier, enseignant à Adana (Turquie).

L’anticléricalisme républicain vient bousculer la vie locale : en 1903, les sœurs enseignantes sont chassées du village.

Manifestation de 1905 devant l’église lors des inventaires

Deux ans plus tard, la population de Coublanc s’indigne de l’inventaire des biens de l’église paroissiale décidé comme partout en France par le gouvernement.

Coublanc paie un lourd tribut à la guerre de 1914-1918 : le monument aux morts,

érigé en novembre 1921, comporte 66 noms, mais c’est, de fait, une centaine de jeunes gens originaires du village ou qui y avaient vécu qui sont « morts pour la France ». Beaucoup d’autres jeunes gens ayant participé aux combats, soit dans le nord de la France, soit en Orient, sont revenus blessés physiquement ou meurtris moralement.

La Grande Guerre marque une accélération de l’exode rural, commencé quelques décennies plus tôt : beaucoup d’enfants du pays partent s’installer soit à Charlieu ou Chauffailles, soit à Roanne, soit à Lyon ou plus loin : les petites et les grandes métropoles attirent à la fois par les offres de travail et par les conditions de vie plus modernes.

La vie « politique » de la commune, dominée depuis le XIXe siècle par deux familles principales de maires, les Auclair et les Joly, montre une préférence pour les valeurs traditionnelles. Mais, entre les deux guerres, une petit nombre de personnes passent pour des « rouges » et des anticléricaux. Cela n’empêche pas le clergé de continuer à influencer la vie locale : organisation des cercles Saint-Michel (1926) et Sainte-Jeanne d’Arc pour les jeunes gens et les jeunes filles,

 fondation du club de basket « l’Alerte » en 1929, construction et mise en fonction de l’école libre Sainte-Thérèse en 1931, construction de la Grotte reproduisant la grotte de Massabielle à Lourdes en 1935-1936.

Grotte de Lourdes en 1936

La guerre de 1939-1940 ne fait « que » cinq morts coublandis, mais de nombreux prisonniers ont passé cinq ou six années de leur vie en Allemagne. Parmi une majorité silencieuse, mais qui a fait bon accueil au début de la guerre à des réfugiés belges ou luxembourgeois, quelques Coublandis ont fait le mauvais choix de la collaboration, et l’ont payé de leur vie au moment de l’épuration. Quelques autres se sont engagés dans la Résistance ou ont rejoint les armées de la France libre reconquérant le territoire national.

Les années des Trente Glorieuses ont vu l’arrivée de l’eau courante dans les maisons. L’électricité s’était préalablement répandue à partir des années 1920. Peu à peu, les toilettes extérieures ont disparu au profit des WC modernes et sont apparues les salles de bain, les eaux usées étant d’abord recueillies dans des fosses septiques, avant le développement encore inachevé des conduites d’eaux usées et des lagunages.

À partir de 1971, sous l’impulsion du jeune maire Jean Lautrey, Coublanc se modernise (bien utilement, mais pas toujours de manière esthétique) avec la création, incorporant la maison Joly de la Place, de la Maison des Anciens (fondée par une association mobilisant les jeunes gens bénévoles du pays pour une part de sa construction), et, au Bourg, d’une Salle pour Tous, d’un Hall des Sports, et de l’usine AGDE.